J’aime avoir des nouvelles des personnes avec qui j’ai travaillé, que reste-t-il du travail réalisé ensemble au bout de quelques années ? qu’est-ce qui est durable dans le coaching ? Voilà la question que je me suis posée en allant questionner Isabelle.
Isabelle est mosaïste/carreleuse et passionnée à 100% par son métier, après avoir exercé différents métiers, à 50% par choix et à 50% par nécessité. Elle vit à Marseille, et a suivi un coaching de 20 heures étalées sur 9 mois alors qu’elle était au chômage et qu’elle venait de prendre un atelier pour exercer son métier et réaliser ses mosaïques.
Isabelle, dans quel état d’esprit avez vous commencé vos séances de coaching ?
– » J’avais 40 ans, je me demandais ce que j’allais faire de ma vie professionnelle et si je pourrais vivre de ma mosaïque en n’étant pas une artiste. A 30 ans, j’avais eu une belle opportunité : réaliser la devanture de l’Espace Julien, après ce très beau chantier, j’ai eu peur de continuer. »
Dans ce travail avec votre coach, quel moment vous a le plus marqué ?
– » La signature du contrat avec ma coach. Grâce à la notion de confidentialité de ce contrat, j’ai dit des choses que je n’aurais pas dites autrement. J’avais une vraie liberté de parole. »
Pour vous, quel est l’apport principal du coaching ?
– » Il y a eu des séances difficiles, quand j’ai du définir mon identité par exemple. Les mots n’arrivaient pas à sortir. Mais cette séance m’a permis de faire sauter des barrages. Avant, je me sentais perdue dans un labyrinthe à plusieurs issues. Une fois ces freins personnels levés, j’ai pu me donner des échéances, prendre des décisions. J’ai passé mon permis de conduire et mon CAP carreleur ! Je me suis ensuite sentie légitime pour de vrais chantiers. Et j’accepte aujourd’hui mes compétences et incompétences, à l’époque je n’acceptais ni l’un ni l’autre ! »
Qu’en reste-t-il aujourd’hui, plusieurs années après ?
– » J’y pense souvent, j’utilise d’ailleurs toujours, quand j’enseigne, certains outils appris à l’époque ! Le coaching m’a mis face à ma réalité, m’a permis de prendre des risques calculés. Il a aussi modifié mon rapport à l’argent : je n’hésite plus à investir pour développer mon activité. J’ose démarcher des marques de luxe en céramiques et carrelages. J’ai réalisé ma 1 ère exposition de mosaïques, j’ai des chantiers en permanence, j’enseigne mon métier à des adultes et des enfants… et je produis dans mon atelier. Aujourd’hui, j’ai confiance en moi, j’accepte de prendre des risques et de me mettre en danger. Je me sens heureuse de travailler. Et le coaching m’aide aussi pour la gestion des crises.
Je me repose les questions : Où est ma place ? Quelle est ma responsabilité dans la relation avec les autres ? J’assume les conséquences de mes choix dans la sérénité. Avant je subissais un choix intellectuel. Aujourd’hui les deux sont harmonisés, la donne a changé et c’est moi qui ai la main ! »
Votre conclusion ?
– « 45 ans et même pas peur ! »
Isabelle a reçu le Prix du Conseil Régional de la meilleure formation au féminin. Interview réalisée en juin 2010.
Voir aussi son témoignage de 2006 en cliquant ici !